Une défaite de l'austérité — Elections en Espagne

Le chef du gouvernement espagnol sortant le conservateur Mariano Rajoy 60 ans qui brigue sa réélection perdrait la majorité à la chambre des députés

Législatives en Espagne : la droite en tête, mais affaiblie

Ne voulant pas insulter l'avenir, il a néanmoins annoncé qu'avec ses troupes, il ne voterait pas contre l'investiture du leader du parti majoritaire au Parlement et opté pour l'abstention, se disant prêt à le laisser gouverner en minorité.

Au final, le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, a obtenu 123 sièges sur 350 à la chambre basse, soit 28,72 % des voix. Au même moment, des ballons violets s'envolent dans le ciel de Madrid, d'une place où se sont massés des milliers de partisans de Podemos et de ses alliés, célébrant leur résultat: 20,6% (69 sièges).

Comment les forces en présence peuvent-elles s'entendre pour présider aux destinées de l'Espagne?

Les socialistes et Podemos ont indiqué lundi qu'ils ne voteront pas en faveur de M. Rajoy, tandis que Ciudadanos, qui a fréquemment affiché son intention de ne jamais voter pour M. Rajoy, a fait savoir qu'il pourrait tout au plus s'abstenir pour lui permettre de former un fragile gouvernement minoritaire. Un autre scénario - fort complexe - serait une alliance "tripartite" de Podemos et Ciudadanos avec les socialistes (199 sièges).

Les libéraux de Ciudadanos ont proposé mercredi à Madrid aux directions des deux grands partis conservateur et socialiste de s'asseoir à la table des négociations pour "garantir que l' Espagne ait un gouvernement" et discuter d'un programme de réformes.

Les résultats des législatives espagnoles ne sont pas sans rappeler ce qu'il est advenu lors des élections du 4 octobre dernier au Portugal.

Au centre droit, Ciudadanos affiche 40 élus. La majorité absolue est fixée à 176 sièges.

Parmi les forces politiques, c'est bien sûr avec le PSOE de Pedro Sanchez que Podemos est le plus susceptible d'ouvrir une négociation.

Dans ce contexte, il était impossible, lundi, de deviner qui formerait finalement un gouvernement en Espagne. Les sourires figés du président sortant, le conservateur Mariano Rajoy, en disent long. "Il revient au Parti socialiste de faire le prochain pas", a-t-il estimé. Il est plus aisé d'imaginer la possible dissolution du Parlement et la convocation de nouvelles élections pour départager les partis en lice.

" Le PP ne peut pas former de gouvernement avec Ciudadanos, mais personne d'autre ne peut non plus former de majorité".

Cette option a les faveurs des grands patrons espagnols et de la Bourse, à qui l'instabilité politique ne plaît pas du tout, selon le quotidien El Mundo.

Arrivés respectivement en deuxième et troisième position, le Parti socialiste et le parti de gauche radicale Podemos ont d'ores et déjà annoncé qu'ils voteront contre l'investiture d'un gouvernement formé par Rajoy.

Dimanche en Espagne, les partis traditionnels ont passé une mauvaise soirée. La situation n'est pas glorieuse pour les deux grands partis qui, jusqu'alors, résumaient à eux seuls la politique espagnole. Si Rajoy échoue encore, le roi doit proposer un nouveau candidat. Mais s'il n'y arrive pas, "nous allons explorer toutes les possibilités pour qu'il y ait un gouvernement du changement" qui réponde aux voeux des électeurs et éviter la tenue de nouvelles élections, qui devrait être "la dernière des options".

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