
Simonetta Sommaruga et le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker. Image AP
"Nous n'avons pas encore réussi, même si nous avons fait des progrès très significatifs", a commenté devant la presse le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, après une rencontre avec la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga.
Quarante-cinq petites minutes d'entretien auront suffi, hier, pour mesurer l'immensité du fossé qui sépare encore la Suisse de l'Union, dans la recherche d'une solution au casse-tête de la libre circulation des personnes.
Le président de la commission européenne ne dira oui à la clause que si l'ensemble de l'UE l'accepte. L'UE refuse de son côté une remise en cause du principe de la libre circulation au sein de l'espace Schengen, dont la Suisse est membre. Simonetta Sommaruga avait rencontré Jean Asselborn le 8 décembre pour l'informer de la décision du Conseil fédéral concernant la mise en oeuvre de la clause de sauvegarde.
Après dix mois de pourparlers, l'heure était au bilan.
La Suisse veut instaurer à partir de 2017 une système de quotas pour limiter l'immigration, alors que quelque 80.000 personnes, en grande majorité originaires de l'UE, s'installent tous les ans dans le pays considéré comme un îlot de prospérité. "On a désormais commencé à se parler", a-t-elle déclaré.
De plus, "nous avons trouvé le moyen d'envisager une solution en abordant l'interprétation" de l'article 14.2.
Mais dans le même temps, elle a mis en garde contre tout excès d'optimisme. "Je ne peux pas affirmer aujourd'hui que nous sommes au point de trouver une solution commune", a souligné la cheffe du DFJP. "(...) Nous avons encore beaucoup de travail". Tant Jean-Claude Junker que Simonetta Sommaruga ont insisté qu'un accord est dans l'intérêt des deux partenaires et que la volonté politique pour y arriver ne fait aucun doute.
"Si une solution mutuellement agréée avec l'UE n'est pas trouvée, la Suisse a prévu d'introduire dans la loi sur les étrangers une clause de sauvegarde unilatérale", a affirmé lundi le DFJP dans un communiqué.