Rajoy entame les grandes manoeuvres pour rester au pouvoir — Espagne

Législatives en Espagne : la droite en tête, mais affaiblie

L'Espagne à l'heure du chamboule-tout

Des personnes au fait de la réunion entre Rajoy et Sanchez, expliquent que les deux dirigeants n'ont pas discuté d'un accord dans le détail, dans la mesure où le chef des socialistes a clairement dit dès le départ qu'il ne soutiendrait pas le PP et que son parti chercherait plutôt le soutien d'autres groupes pour constituer une majorité. En l'état actuel des choses, Podemos n'a aucun intérêt à favoriser une meilleure visibilité au PSOE: c'est sur les décombres et l'échec du socialisme espagnol que Podemos prospère.

Les centristes s'abstiennent. Le libéral Ciudadanos - qui aurait pu être le seul grand allié du PP - a précisé qu'il s'abstiendrait lors de la séance d'investiture, prévue courant janvier. Car les 69 sièges remportés par le parti au Congrès ne forment pas un tout uniforme: 12 députés sont estampillés En Comú Podem (Catalogne), 9 Compromís-Podemos-És el moment (Valence) et 6 En Marea (Galice). "Ce dont nous avons besoin c'est une abstention du PSOE, de Ciudadanos, et un gouvernement minoritaire qui aura la force d'accepter des réformes, de discuter des différent sujets un par un", a-t-il déclaré dans une interview télévisée.

"L'Espagne ne peut pas se permettre de devenir la Grèce". La Constitution prévoit que le roi désigne, après consultations, un candidat chargé de former un cabinet, qui doit ensuite être investi par la chambre. Le leader de ce parti, Albert Rivera, a déjà annoncé qu'il offrirait son abstention mais rien de plus.

Lundi soir, pourtant, après avoir lui-même fait la liste des difficultés de son gouvernement, et redit que des "épisodes de corruption " avaient fait "beaucoup de tort", Mariano Rajoy a explicité une offre de "dialogue" aux autres formations. Cela n'est pas suffisant pour obtenir la majorité absolue nécessaire à la constitution d'un gouvernement.

Jusqu'à présent, les barons du parti socialiste ont opposé un non catégorique à la reconduction de Rajoy à la tête de l'exécutif.

Selon Libération, "quoique en troisième position, les principaux vainqueurs sont les indignés de Podemos, un parti constitué il y a moins de deux ans et qui, même s'il n'arrive pas en deuxième position (comme certains sondages le laissaient entendre) s'établit comme une formation de référence". Sauf si le PP et C's s'entendent pour gouverner et que le PSOE et Podemos ... ne s'entendent pas pour s'opposer à Mariano Rajoy.

Le conservateur Mariano Rajoy a entamé mercredi les grandes manoeuvres pour tenter de se maintenir au pouvoir en Espagne après les élections législatives en recevant son adversaire socialiste Pedro Sanchez qu'il traitait quelques jours plus tôt de "misérable".

Il a toutefois ajouté qu'il ferait tout ce qu'il pourrait pour éviter de nouvelles élections et qu'il soutiendrait Mariano Rajoy sur des questions telles que le terrorisme, ou l'unité espagnole face au risque de voir la Catalogne déclarer son indépendance. Celle-ci présenterait cependant l'inconvénient d'apparaître d'avantage comme une coalition anti-PP que le fruit d'un rapprochement politique ou d'un projet commun.

L'alternative possible d'une grande coalition de gauche formée par les socialistes et Podemos, soutenue par les indépendantistes basques et catalans, s'annonce compliquée.

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